- Environnement

Il ne faut jamais dire « Fondettes, je ne boirai pas de ton eau »

Il ne faut jamais dire « Fondettes, je ne boirai pas de ton eau »

Jean-Pierre Genet, directeur de l’agrocampus Tours-Fondettes, présente une formation qui n’attire pas assez d’étudiants. Avec seulement 16 élèves en moyenne par promotion, le BTSA Gemeau ouvre pourtant des débouchés variés dans le secteur de l’eau. « Un potentiel à l’embauche très intéressant », d’après son directeur.

«Nous recevons entre 5 et 10 offres d’emploi par mois », annonce Jean-Pierre Genet, directeur de Tours-Fondettes agrocampus. Le BTS agricole gestion et maîtrise de l’eau (Gemeau) y compte en moyenne 16 étudiants par promotion : « Nous pourrions en accueillir le double », soulève le directeur. D’après lui, le manque de candidats s’expliquerait par une méconnaissance de la formation. Pourtant, Jean-Pierre Genet affirme que le BTSA Gemeau ouvre sur de très nombreux débouchés pour les jeunes diplômés. Agent de réseau (eau potable et assainissement), technicien de rivières ou encore dessinateur en bureau d’études, sont autant de potentiels métiers en sortie du BTSA Gemeau. « En plus, les attentes du monde professionnel sont très fortes concernant le recrutement », ajoute le directeur. Une variété de structures recrute : les grands groupes de production et de distribution d’eau potable, les syndicats de rivière, les bureaux d’études ou l’agence de l’eau. Pendant les deux années de BTSA, les matières techniques portent sur le traitement de l’eau potable, le traitement des eaux usées domestiques et industrielles, l’exploitation des réseaux, etc. « Les étudiants acquièrent les connaissances et savoir-faire nécessaires pour pouvoir travailler dans le secteur de l’eau », explique Jean-Pierre Genet. Le cursus inclut également des sorties pédagogiques, des rencontres avec les acteurs de l’eau et la participation à un Salon professionnel.

Des métiers en tension

Les stages ont une place importante dans le parcours : ils représentent un peu plus de 20 % du temps de formation. « Les stages sont réguliers tout au long du cursus, avec un potentiel à l’embauche intéressant », indique Jean-Pierre Genet. Le BTSA apporte aussi des opportunités d’emploi à l’étranger. En effet, les employeurs canadiens cherchent de la main-d’oeuvre française. Comme en France, les métiers du secteur de l’eau seraient en tension dans le pays nord-américain. « Nous avons reçu des offres d’emploi du Canada, indique le directeur. En effet, le permis de travail pour les étrangers a été simplifié pour ce secteur d’activité. »

Pour coller aux réalités du terrain, une réforme du BTSA Gemeau devrait avoir lieu d’ici 2025 selon Jean-Pierre Genet. À ce titre, l’établissement met en place un nouveau bâtiment de 2 000 m2. Une partie est réservée à l’enseignement pratique des étudiants du BTSA Gemeau avec de nouveaux bancs hydrauliques. « Ces installations seront plus performantes que celles que nous utilisions auparavant », ajoute le directeur.

Bien que la pratique et le terrain aient une place cruciale dans la formation, le directeur appui sur l’importance des sciences. « La physique, la mécanique, l’hydraulique, la biologie-écologie, sans oublier les mathématiques, sont essentielles dans la formation, en plus des compétences techniques », explique-t-il. Il rassure toutefois les futurs candidats : « Avec de la motivation et de l’envie c’est possible ! »

— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3022)

Université de Tours : MASTER HYDROSYSTÈMES ET BASSINS-VERSANTS

L’université de Tours propose un master spécialisé en hydrosystèmes et bassinsversants. Il forme des « spécialistes de l’étude de l’eau au sein de son bassinversant, sous les aspects quantitatifs et de qualité, avec des compétences de terrain, analytiques et de modélisation », décrit l’université. Pour accéder à ce master, les candidats doivent avoir réalisé une licence dans l’une de ces spécialités : sciences de la terre environnement, sciences de la vie, sciences de la vie et de la terre, physique-chimie. L’université de Tours précise qu’il faut « posséder des bases scientifiques générales de niveau Bac + 3 : mathématiques, physiques, chimie, biologie, géosciences ». Le master accueille jusqu’à 17 étudiants chaque année et assure de nombreux débouchés : chargé d’étude environnement, ingénieur d’étude en bureau d’études ou en recherche scientifique, ou encore animateur de développement local sont des potentiels métiers après ces études.