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Certification : Et si vous pensiez à la VAE ?

Certification : Et si vous pensiez à la VAE ?

Obtenir une certification sans suivre de cours, c’est ce que propose la validation des acquis de l’expérience (VAE), qui reconnaît les compétences et expériences d’un professionnel. Cécile Verrièle, référente VAE en CFPPA, nous présente l’accompagnement donné aux candidats dans leur parcours, ainsi que les nouveautés suite à la réforme de 2022.

Depuis la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, la validation des acquis de l’expérience (VAE) est un dispositif qui permet de « faire reconnaître ses compétences, sans passer par la case formation », indique France VAE. Quels que soient son âge, sa nationalité, son statut ou son niveau de formation, il offre à tous de faire reconnaître ses expériences par une certification (diplôme du niveau CAP à master, titre professionnel, CQP…).
Pour ce faire, les candidats peuvent être accompagnés par un organisme certifié Qualiopi VAE tout au long de leur démarche, du choix du diplôme à obtenir jusqu’à l’entretien avec le jury. Ce sont des structures indépendantes ou des organismes de formation ou de conseil en ressources humaines, publics ou privés. « Lors du premier rendez-vous, l’accompagnateur aide les candidats à choisir la certification la plus adaptée à leur parcours professionnel, explique Cécile Verrièle, formatrice et référente VAE au CFPPA Provence-Ventoux. Ensuite, nous leur expliquons comment remplir le livret de recevabilité qui sera envoyé à la Draaf, autorité académique du ministère de l’Agriculture. » Après avoir obtenu l’avis de recevabilité, le candidat peut poursuivre son parcours de VAE et rédiger son dossier de validation.

Accès à la VAE simplifié depuis la réforme de 2022

« Nous aidons les candidats à s’approprier les attendus du dossier et à mettre en mots leurs compétences et expériences professionnelles, présente la référente VAE. Pour ce faire, nous proposons un appui méthodologique de 15 heures qui peut se faire en distanciel ou en présentiel. » La référente insiste sur le fait qu’en aucun cas les accompagnateurs ne rédigent ou ne corrigent le dossier des candidats. Une fois rédigé, ce qui peut prendre plusieurs mois, ce dernier transmet son dossier au certificateur. Enfin, les accompagnateurs préparent les candidats à l’entretien qui sera réalisé face à un jury. « Les modalités d’accès à la VAE sont simplifiées depuis la réforme de 2022 (loi relative au marché du travail du 21 décembre 2022) », indique Cécile Verrièle. Les candidats passent désormais par la plateforme dématérialisée France VAE pour s’inscrire et choisir leur accompagnateur à travers la liste des 200 diplômes déjà référencés dans différentes filières, dont trois diplômes agricoles. « D’autres diplômes devraient s’ajouter d’ici janvier 2025 », indique la référente.
Contrairement à l’ancienne procédure, « les candidats n’ont rien à débourser, tout est pris en charge par France VAE, précise Cécile Verrièle. De plus, les candidats ne doivent plus justifier d’une durée d’expérience minimale, ce qui ouvre la VAE à un public plus large. Cependant, le déploiement de ce nouveau parcours est progressif et il n’est pas encore ouvert à tous les publics et pour l’ensemble des certifications ».

Amélie Di Bella, Tribune Verte n° 3044

Delphine Agostini, agricultrice à l’Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (84) : « Prendre conscience de l’étendue de mes connaissances »
« Après des études et une première expérience professionnelle dans le commerce à l’export, j’ai souhaité m’installer sur l’exploitation familiale. Ainsi, je me suis orientée vers la VAE pour concrétiser mon projet d’installation. Accompagnée par Cécile Verrièle au CFPPA Provence-Ventoux, j’ai monté mon dossier VAE pour obtenir le BP Responsable de productions légumières, fruitières, florales et de pépinières.
J’ai suivi 15 heures d’échanges pour être guidée dans la rédaction du dossier, pour lequel je conseille fortement de se faire accompagner. En effet, il n’est pas évident de traduire une expérience 100 % terrain, car le vocabulaire diffère entre la théorie et la pratique. J’ai dû mettre sur le papier une année de travail et les gestes techniques que j’ai appris. Cela nécessite beaucoup de réflexion, de temps de rédaction et d’implication personnelle. Il ne faut pas s’attendre à rédiger quelques pages : mon document final en comptait une soixantaine. J’ai consacré tous mes week-ends à la bibliothèque entre fin février et mi-mai. Je recommande de prendre au moins six mois pour avoir plus de recul et davantage de sérénité dans la rédaction.
Au-delà d’obtenir un diplôme, la VAE m’a permis de prendre conscience de l’étendue de mes connaissances et de gagner en assurance dans mon métier. Bien entendu, la VAE n’est qu’un passage et il est essentiel de continuer à se former, surtout dans le métier d’agriculteur. »